la liberté, ce bien commun si cher à notre démocratie et pourquoi je ne voterai plus pour la gauche

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Chers ami(e)s lecteurs et lectrices, je suis tout d’abord heureux de vous retrouver pour ce nouvel article qui s’intitulera « la liberté, ce bien commun si cher à notre démocratie et pourquoi je ne voterai plus pour la gauche »

Je vous joins ici le lien vers un article connexe sur le même type de sujet que j’avais écrit peu après les attentats (http://wp.me/p3u24e-ax)

Liberté, en voila un joli mot ! La liberté est avant tout un idéal.

Tout d’abord tentons de donner une définition de ce que peut représenter la liberté : de façon générale, elle désigne la possibilité d’action, de mouvement ou de pensée.
Au sens philosophique, social et politique, c’est l’aptitude des individus à marquer leur volonté.
On marque ici avec cette définition, la volonté de créer un droit sacré et inaliénable pour les individus donc les citoyens(nnes).

Posons-nous alors la question de savoir si la loi est un obstacle à la liberté ou alors si elle est la condition à la liberté collective.

Ici nous parlons donc d’une loi sur un sujet sensible, à savoir le contraste entre la nécessite de protéger les citoyens et la jouissance par ces mêmes citoyens de leurs libertés individuelles et fondamentales garanties par la Constitution de 1958.

Le Conseil Constitutionnel a perdu ici l’occasion de sacraliser les droits fondamentaux des citoyens en donnant une valeur constitutionnelle à une forme d’Habeas Corpus et il a ainsi manquer un rendez vous avec l’Histoire.

La Constitution est formée de nombreux articles mais aussi et surtout d’un bloc dit « bloc de constitutionnalité » qui permet au Conseil Constitutionnel de protéger, garantir voire élargir les libertés individuelles et fondamentales des citoyens(nnes).

On compte parmi cedit bloc de constitutionnalité la fameuse Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, texte socle et fondateur des libertés fondamentales dont nous jouissons.

Mais rentrons dans le vif du sujet ici : ce qui fâche c’est donc bien cette fameuse loi dite « loi sur le renseignement ».

Elle a provoqué une levée de boucliers des défenseurs des libertés civiles, numériques, allant jusqu’a être qualifiée de honte par le New York Times !

Un des aspects les plus choquants est l’origine socialiste de cette loi : comment un gouvernement dirigé par Manuel Valls qui se veut social libéral, peut-il pondre et faire voter une loi dont les fondements même sont ouvertement liberticides ?

Et quand même malgré le blanc-seing offert par le Conseil Constitutionnel, cette loi scélérate n’aura jamais grâce à mes yeux et, m’a fait perdre toute confiance possible dans la gauche actuellement au pouvoir.
Et que dire quand ce même Manuel Valls dénonce les « pressions » de la société civile ? Cette société civile aussi diverse alliant de nombreux défenseurs des droits, qu’ils soient numériques comme la Quadrature du Net ou encore, le bâtonnier de Paris ou juste de simples citoyens soucieux de voir leurs acquis démocratiques ne pas fondre comme neige au soleil au prix d’un gain politique personnel.
Est-ce si abominable de vouloir défendre ses droits et libertés fondamentales ?
Appeler son (sa) député(e) à faire barrage est donc insupportable pour Manuel Valls, lui adepte du tour de force démocratique quand on voit son usage abusif de l’article 49-3 sur la loi Macron.
Manuel Valls joue donc un jeu terrible en manipulant nos libertés sous couvert de combattre le terrorisme !

Car le terrorisme n’est au final que le 4eme justificatif pour cette loi scélérate : on trouve avant cela « les intérêts majeurs de la politique étrangère », « les intérêts économiques industriels et scientifique de la France », « la prévention des atteintes à la forme républicaine des institutions ».

Que dire de toutes ces finalités ? Elles sont bien trop larges et ambiguës pour éviter toutes formes d’abus comme on a pu le connaître avec les différents programmes de surveillances de la NSA.

Moi qui ai cru aux valeurs de la gauche en 2012 me voilà très fortement déçu, dépité, désillusionné pour ne pas cacher un très fort ressentiment de colère contre elle.

Ça ne sera pas pour des raisons économiques ou politiques que je me refuserai à dorénavant ne plus jamais voter pour la gauche, mais pour des raisons de valeurs auxquelles je crois profondément et que j’estime vitales à ma vie de citoyen.

Je ne voyais pas la gauche faire une politique sécuritaire comme son prédécesseur Nicolas Sarkozy, mais force est de constater que c’est du pareil au même.

Je ne nie pas que la France qui a du faire face aux terribles attentats du mois de janvier contre Charlie Hebdo affronte une menace terroriste grandissante, perpétuelle et expansionelle mais la fin ne justifie pas les moyens.

Offrir un cadre légal à l’action par principe souterraine de nos services de renseignement est nécessaire certes mais, il est impératif que cela soit borné à des missions avec un contrôle et un cadre qui évitent toute surveillance de masse numérique via les boites noires notamment.

Que dire aussi d’une gauche qui, elle qui est si attachée aux valeurs de justice notamment sociale ne permet pas de garantir la pérennité d’un réel garde fou judiciaire en ne créant qu’une commission administrative sous l’autorité du Premier Ministre, dont celui-ci peut passer outre en cas de nécessité d’une urgence sans besoin de caractériser celle-ci.

De plus la surveillance étant par nature secrète, le droit de recours est en tout point théorique puisque le citoyen ne pourra ni être informé par le Conseil d’Etat, ni par ladite Commission de contrôle de la surveillance qu’il subit.

Est-ce que la gauche nous a fait rentrer dans une ère de « Big Brother » ? Veut-elle ressusciter Orwell et son fameux roman  » 1984  » ? Ce genre de dérive autoritaire est en tout point inquiétant pour un pays démocratique comme le notre.

Cette loi sur le renseignement qui va bien au delà des espérances sécuritaires du controversé Patriot Act américain qui fut voté en 2001 aux Etats-Unis après le 11 septembre, pourtant lui même très décrié car liberticide sur de nombreux points !

Même les républicains américains, pourtant réputés pour leurs fantasmes et leurs intransigeances ont, acceptés une réduction de la portée du Patriot Act lors de sa reconduction pluriannuelle alors que dire de la gauche française qui se dit pragmatique mais qui au final vire à l’autoritarisme.
Alors comment ne pas rester de marbre quand c’est un gouvernement dit de gauche qui la vote ? Cette gauche qui visiblement est fâchée avec les écoutes quand on connaît le passif de dérives connues sous la présidence de François Mitterrand.
Alors oui la gauche m’a perdue à tout jamais car comme l’a dit si sagement l’américain Benjamin Franklin, « un peuple prêt a sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité, ne mérite ni l’une ni l’autre et finit par perdre les deux »
Je vous mets aussi pour conclure le lien vers ce magnifique poème de Paul Eluard intitulé aussi sobrement « Liberté » : http://www.poetica.fr/poeme-279/liberte-paul-eluard/
La libre parole est à vous maintenant si vous souhaitez commenter cet article, appropriez-le vous, c’est ça aussi la liberté du partage des idéaux.

Plaidoyer pour défendre ma liberté

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Tout d’abord, le principe de liberté d’expression figure dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, qui a valeur constitutionnelle. L’article 11 dispose que « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement » avec pour seule restriction « sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi »

Ce principe est repris par la Convention Européenne des droits de l’Homme : « Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté d’opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques et sans considération de frontière. »

Voila pour les principes mais rentrons maintenant dans le vif du sujet : notre liberté est notre bien le plus cher et on l’a bien vu par l’ampleur des manifestations de soutiens à Charlie Hebdo que les Français(e)s s’y étaient très attachés et c’est un signe fort qu’a envoyé le peuple à sa classe politique !

Cessons de pratiquer ce phénomène législatif et politique récurrent du « fait divers-loi » : aussi grave, les évènements qui viennent d’avoir lieu en France, on ne règle pas le problème de fond par une énième loi sécuritaire et qui plus est purement de circonstances !

Alors qu’en j’entends que certains hommes et femmes politiques et surtout ceux de droite prônent ouvertement la nécessité de voter une loi type Patriot Act je suis révolté car cette loi américaine autorise les services de sécurité à accéder aux données informatiques détenues par les particuliers et les entreprises, sans autorisation préalable et sans en informer les utilisateurs et ça je m’y refuse totalement (Source Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/USA_PATRIOT_Act) )

Certain(e)s me diront que « la liberté des uns commence la  s’arrête celle des autres » mais cette affirmation est fausse car c’est en nous laissant libre de nous responsabiliser que l’on apprendra a ne pas dépasser le cadre de nos libertés et non en fixant des bornes législatives à celles ci.

On parle aussi de détention administrative qui permettrait qui permettaient d’arrêter, d’inculper et de détenir sans durée des personnes soupçonnées de terrorisme : la détention qu’elle soit judiciaire ou administrative doit rester sous le contrôle absolu du juge en France et c’est non négociable.
Le juge est en France le garant de notre liberté et de la protection de nos droits fondamentaux

Ce n’est pas en créant des mesures d’exception que l’on résoudra le problème de fond, celui ci ne peut être résolution que par des reformes d’intégration, des mesures sociales, culturelles tout en donnant plus de moyens à la justice anti-terroristes et aux services de renseignements.

Il faut prendre des mesures contre les prédicateurs de haine qui prône la violence armée, mais ça suffit de vouloir faire un Big Brother pour surveiller Internet ou les communications, cela mènera a une dérive autoritaire que personne ne souhaite.

Il faut prendre des mesures contre les prédicateurs de haine qui prône la violence armée, mais ça suffit de vouloir faire un Big Brother pour surveiller Internet ou les communications : où s’arrêtera la frontière entre prévention et mesure liberticides ?

Aujourd’hui, le combat pour la liberté n’est ni de gauche ni de droite, mais un combat que chacun ou chacune d’entre nous peut mener pour lui et l’ensemble du peuple : ne nous laissons pas voler nos idéaux et surtout ne nous laissons pas voler notre bel élan de solidarité nationale par une récupération politique nocive et liberticide.